Tread Softly — You Tread on my Dreams
| Sujet: Exemple RP de Léandre Riviéra (Test d'Arrivée) Mer 3 Nov - 17:03 | |
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Contexte
L'obscurité est tombée depuis plusieurs heures déjà et tu es à la recherche d'un lieu tranquille pour passer la nuit. La pluie menace, il vente et un peu plus loin devant toi se profile un pont; l'édifice sera un excellent abri. Alors que tu viens à peine de t'installer sous la passerelle de pierre, un cri de femme t'interpelle. Celle-ci accoure en ta direction et tu peux remarquer qu'un homme la suit de prêt. Le quidam en question qui s'avère être un vampire, rattrape sa proie en deux-trois mouvements et sitôt, entame son festin. Te situant qu'à quelques pas de la scène, tu assistes à cette vision sans te faire remarquer; tu as bien reconnu le visage de cet homme; il s'agit de ton frère Emerick.
Il était déjà tard lorsque j'entrepris de me trouver un endroit ou passer la nuit. Ce fut la fatigue qui m'invita à ne pas me rendre dans les endroits "confortables" qu'offraient ruines et bâtisses à l'abandon. Elles était dors et déjà certainement occupés et je n'aspirais qu'au repos. Nulle envie de perdre mon temps et de tourner en rond. La pluie semblait dors et déjà vouloir se mettre de la partie.
Quelle chance... Pensais-je en remontant davantage le col de ma veste, par anticipation.
Le vent soufflait et annonçait la fraîcheur de la nuit qui m'attendait. S'il y avait bien des choses auxquelles je ne parvenais à m'habituer, le froid en faisait très largement partie. Plus loin se dessinait un pont. Une bien sombre perspective pour un sommeil qui promettait de n'être pour ainsi dire, d'aucun repos. Mes pas m'y guidèrent presque malgré moi. Un vieux carton contre la pierre semblait m'attendre, j'en venais presque à regretter le peu que j'entrevoyais de ma mémoire. Presque ? Pas tout à fait. Je n'aspirais qu'à un bon lit matelassé confortable en cet instant. J'imaginais déjà la chaleur de la couette sur ma peau alors que je m'asseyais au sol, bras croisés contre mon buste pour garder égoïstement ma chaleur corporelle pour moi, me jurant que je ne resterais pas encore une semaine sans jamais savoir où dormir.
Un soupire quitta mes lèvres tandis que je fermais les yeux, dépité, mais surtout, éreinté. Alors que je glissais non sans mal vers le confort imaginaire des draps de Morphée, vaguement un cri me parvint. Je le pris en premier lieu pour le fruit d'un songe, mais lorsqu'il se renouvela, je réalisais la réalité de la chose. J'ouvrais les yeux, interdit, tentant de discerner la direction d'où cette voix féminine provenait. Finalement, je constatai que celle qui criait pour sa vie venait déjà dans ma direction. Je n'eus guère le temps de faire plus de deux pas que déjà son poursuivant l'avait rattrapé pour fondre sur sa gorge.
L'espace d'un instant, un frisson me parcouru l'échine face à cette vision macabre. Durant une seconde, j'hésitais, nourrissant tant angoisse qu'appréhension. Ces sentiments furent bien vite effacés car déjà, d'un pas pressant, je pris leur direction m'exclamant :
« Eh vous là ! Laissez cette femme tranquille ! »
Avais-je seulement conscience du danger que j'encourrais ? Pas la moindre. Je le savais omniprésent pour le peu que j'avais expérimenté depuis mon “réveil”, pour ce que j'avais observé, lu et vu... Sans parler des choses que j'avais été capable de faire et que je ne maîtrisais plus totalement depuis que ma mémoire se jouait de moi. Le coeur battant, je ne restait cependant pas moins déterminé à intervenir. Je portais mes maux, mais le naturel ne m'avait jamais quitté.
Dérangé par ma voix, le vampire face à moi, visiblement surpris, releva le visage, desserrant sa prise sur sa victime. Ce fut un choc pour moi que de découvrir ses traits au point d'en reculer de quelques pas. Visiblement, la donne était réciproque puisque l'inconnue parvint à fuir. Ce visage, je ne le quittais pas des yeux. Même souillé par le sang coulant de ses lèvres, je le reconnaissais. Des bribes de souvenir m'envahirent à m'en donner le tournis. Des rires d'enfants, des chamailleries... Je connaissais cet individus. J'en étais certain. Un nom sortit presque d'outre tombe quitta mes lèvres :
« Émerick... »
Le paroles prononcées firent resurgir des méandres tumultueux de ma mémoire, son identité. Ce n'était pas n'importe quel homme face à moi - ou plutôt vampire - c'était mon frère. Une vague de joie mêlée à du soulagement m'envahit brièvement. Peut-être en saurait-il plus ? Peut-être pourrait-il me révéler ma propre identité ? Mon passé ? Les raisons de cette perte de mémoire ? Les causes de cette traque dont je faisais le fruit ? Cette aptitudes à réaliser des "prodiges" ? Mais bien vite, l'enthousiasme s'éteignit dans un souffle, retombant comme la poussière du volcan après sa colère. Le doute me gagnait, l'appréhension aussi et une pincée de paranoïa s'en mêla. Et s'il était responsable ? Et s'il ne l'était pas, pourquoi ne m'avait-il pas cherché ? Pourquoi sentais-je un faussé entre nous ?
L'incertitude, les questions, les doutes eurent raison de ma joie première et de nouveau, je me mis à reculer. J'en aurais presque couru pour m'en aller...
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